Comment financer une acquisition ou une fusion ?

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Pour les entrepreneurs animés par de fortes ambitions de croissance, racheter une entreprise ou s’associer à une autre société s’avère souvent une stratégie pertinente. C’est un moyen efficace d’acquérir des compétences ou technologies clés, de renforcer votre position sur le marché et de maximiser votre impact. Mais concrétiser et financer une telle opération n’est pas évident : les montants engagés sont importants et les risques bien réels. Alors, comment convaincre votre banque de croire en votre projet et de le financer ? En lisant cet article, vous êtes déjà sur la bonne voie.

Acquisition ou fusion : les défis financiers

Les opérations d’acquisition ou de fusion représentent des décisions majeures. La principale différence réside dans leur structure et leur aboutissement. Dans le cas d’une acquisition, une entreprise rachète soit les actions de la société cible, soit certains de ses actifs — comme des bâtiments, des machines, ou encore sa clientèle. Par exemple, une société évoluant dans le secteur sanitaire peut acquérir un concurrent pour étendre sa base de clients. À l’inverse, une fusion, une association ou une joint-venture consiste en l’union de deux entreprises existantes qui créent ensemble une nouvelle entité. Cette nouvelle organisation mutualise ses ressources, son personnel, ses responsabilités et son expertise.

Les acquisitions et les fusions sont des processus complexes, qui impactent profondément la culture d’entreprise et l’identité de marque. Elles exigent donc une préparation rigoureuse, une planification minutieuse et une approche réfléchie. Ces opérations soulèvent non seulement des défis juridiques et opérationnels, mais également des enjeux financiers majeurs.

Quels sont alors les principaux défis financiers associés à une acquisition et une association ?

Acquisition

Association

Financement individuel 
Montant plus élevé nécessaire pour l’achat d’actions et d’actifs.

Financement partagé 
Montant inférieur ou partagé : les deux parties apportent des fonds.

Due diligence 
Examen approfondi préalable afin de déterminer un prix d’acquisition correct.

Gouvernance 
Une bonne gouvernance est essentielle pour garantir une répartition claire des responsabilités et des compétences entre les parties prenantes. 

Estimation 
Sur la base du chiffre d’affaires, des bénéfices, des actifs et des flux de trésorerie futurs.

Accords sur ce qui doit être fait à la fin de l’association 
Accords précis concernant les conditions et modalités à appliquer en cas de dissolution de l’association.

4 points clés à prendre en compte pour le financement

  1. Estimation ou valorisation de l’entreprise 
    Il existe plusieurs méthodes pour déterminer la valeur d’une entreprise :

    • la méthode DCF : cette approche estime la valeur en se basant sur les flux de trésorerie et les revenus futurs que l’entreprise peut générer, car cela donne un aperçu des finances à long terme nécessaires à une entreprise ;
    • la valeur intrinsèque : elle correspond à la valeur économique de tous les actifs moins les dettes existantes.

    Dans la pratique, on utilise souvent une combinaison des méthodes d’évaluation.

  2. Risques et pièges potentiels 
    Après qu’un vendeur intéressé a présenté une offre indicative, un rapport de due diligence est généralement réalisé. Ce rapport approfondi analyse les différents aspects de l’entreprise — financiers, opérationnels, culturels et juridiques — afin d’identifier les risques cachés et les pièges éventuels.
  3. Garanties et cautions 
    Pour financer une acquisition ou une association, les banques et autres prêteurs exigent certaines garanties et cautions : un gage sur les actions de la société acquise, des cautions, des actifs appartenant à l’acquéreur, ou encore des garanties publiques, telles que celles offertes par des organismes comme Wallonie Entreprendre ou PMV en Flandre.
  4. Structuration du financement : combinaison de crédit, leasing et fonds propres 
    Un financement bien structuré est essentiel pour assurer la stabilité financière de l’opération, maîtriser les risques, séduire les investisseurs (ou prêteurs), optimiser les coûts et préserver une marge de manœuvre pour les investissements futurs et la croissance. La structure idéale combine souvent plusieurs formes de financement : crédit bancaire, prêts subordonnés accordés par des tiers ou des organismes publics (comme les prêts « win-win »), apports en fonds propres, leasing, notamment lors de l’acquisition d’actifs.

Quels types de financement conviennent aux acquisitions et aux fusions ?

Pour les opérations de grande envergure, il est souvent conseillé de combiner plusieurs formes de crédits et de prêts. Cette approche permet de répartir les charges financières dans le temps et de préserver une marge de manœuvre suffisante tout au long du projet.

Type de financement

Objectif

Crédit d’investissement

FFinancement d’actions, d’immeubles ou d’actifs à long terme

Crédit Roll-over

Financement d’actions, d’immeubles ou d’actifs à long terme, mais avec un taux d’intérêt à court terme (Euribor) qui offre la possibilité de rembourser de manière anticipée, sans frais, à chaque révision du taux d’intérêt (mensuelle, trimestrielle, semestrielle ou annuelle)

Straight Loan

Ligne de crédit à durée indéterminée pour les besoins structurels et/ou permanents en fonds de roulement 

Crédit de caisse

Ligne de crédit à durée indéterminée pour le financement d’un besoin temporaire en fonds de roulement

Prêt à tempérament

Prêt classique avec remboursements mensuels

Cofinancement WE

Prêt subordonné accordé par Wallonie Entreprendre, combiné à un crédit bancaire

Leasing ou Renting

Combinaison de financement et de contrat de location pour du matériel (machines, appareils, véhicules, etc.)

Exemple

Un jeune paysagiste rachète la société d’un collègue qui part à la retraite et qui n’a pas de successeur. Le prix demandé est de 1 500 000 euros. Le rachat est financé comme suit :

  • fonds propres de l’acquéreur (rachat d’actions) : 100 000 euros ;
  • prêt win-win : 75 000 euros ;
  • prêt subordonné de WE : 125 000 euros ;
  • crédit d’investissement : 700 000 euros ;
  • crédit roll-over : 500 000 euros.

De la demande de financement au dossier qui inspire confiance

Un dossier solide, complet et transparent, appuyé par les rapports et analyses nécessaires, augmente significativement vos chances d’obtenir le financement requis. Il offre également une vision claire de la faisabilité de vos projets de croissance. Une évaluation réaliste, des projections de rendement fiables, une estimation précise des opportunités et des risques, ainsi que des scénarios de sortie bien définis, sont autant d’éléments qui vous rapprochent d’une acquisition ou d’une fusion réussie, avec une combinaison de financements réalisable qui s’y adapte parfaitement.

Besoin d’un financement pour une acquisition ou une fusion ?

Notre Guide du crédit vous aide à définir les crédits correspondant le mieux à vos projets de croissance. Prenez aussi rendez-vous avec votre conseiller bancaire pour des conseils personnalisés.

Disclaimer : Les informations contenues dans cette publication constituent un commentaire général sur la situation financière actuelle et ne doivent pas être considérées comme un conseil ou une recommandation concrète en matière de produits financiers.