Une pension extralégale pour chaque entrepreneur

En tant qu’indépendant, vous ne bénéficiez que d’une pension légale modeste. Vous avez donc tout intérêt à vous constituer un capital complémentaire. Comment vous y prendre concrètement?

Koen

Il existe plusieurs façons de se constituer une pension extralégale. L’État propose des options fiscalement avantageuses pour les personnes privées, telles que l’épargne-pension et l’épargne à long terme. Ces deux formules peuvent être combinées et, à concurrence d’un plafond donné, vous pouvez déduire les cotisations de vos impôts. Pour l’épargne-pension, le plafond de 2019 est fixé à 980 ou 1.260 euros selon l’avantage fiscal visé. Le montant que vous pouvez déduire dans le cadre de l’épargne à long terme dépend de vos revenus, avec un plafond absolu fixé à 2.350 euros en 2019.

Spécifiquement pour les indépendants, le législateur a développé la pension libre complémentaire pour indépendants (PLCI). À nouveau, rien ne vous empêche de combiner cette formule à l’épargne-pension et à l’épargne à long terme. “La PLCI apporte un double avantage à la société personnelle ou à la société”, souligne Koen Verniest, responsable Business Banking Nord chez Crelan. “Vous pouvez déduire l’intégralité des primes versées de vos revenus professionnels. De ce fait, vous payez non seulement moins d’impôts, mais aussi moins de cotisations sociales.”

L'EIP et la CPTI

En tant que dirigeant de société, vous pouvez également, dans certaines limites, constituer une pension complémentaire via un engagement individuel de pension (EIP). À l’inverse de la PLCI, ce n’est pas l’indépendant mais la société qui paie les primes. Celles-ci sont déductibles au titre de frais professionnels dans le chef de la société. Des limites spécifiques sont imposées aux deux formules: la règle des 80 % pour l’EIP (qui détermine la pension complémentaire que vous pouvez constituer de manière fiscalement avantageuse en tant que dirigeant d’entreprise) et, dans le cas de la PLCI, 8,17 % du revenu professionnel net imposable, avec un maximum de 3.256,87 euros.

"Parallèlement à l’EIP pour les indépendants en société, il existe la convention de pension pour travailleurs indépendants, la CPTI”, ajoute Koen Verniest. “Dans ce cas aussi, vous devrez tenir compte d’une règle des 80 % adaptée. Notre conseil ? Commencez par souscrire une PLCI, en raison du double avantage. Vous pouvez ensuite la compléter par un EIP ou une CPTI. Et sachez que vous pouvez y associer des garanties supplémentaires, comme une couverture en cas de décès, d’invalidité ou un revenu garanti. C’est souvent moins cher qu’une police distincte.”

Proche du client

En tant que banque coopérative, Crelan repose sur un réseau d’agences locales proches de leurs clients. “Une bonne discussion à intervalles réguliers est cruciale pour pouvoir estimer correctement la situation de l’entrepreneur”, estime Koen Verniest. “Car les revenus d’un indépendant fluctuent. Et peut-être a-t-il souscrit d’autres produits d’épargne-pension auprès d’autres institutions financières, ou perçoit-il d’autres revenus, tels que des revenus de location d’un bien immobilier, qui complètent le revenu disponible. Le défi de l’agent Crelan consiste donc à brosser un tableau global et à vérifier que toutes les possibilités sont exploitées au maximum.”