L’eau potable : un investissement intéressant ?

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Notre terre est recouverte à 71% d’eau, mais moins de 1% de celle-ci est potable. Et la demande ne cesse d’augmenter. La rareté de cette précieuse ressource fait-elle de l’eau potable un investissement intéressant ?

À Dublin, en Irlande, le gestionnaire d’actifs KBI gère le fonds ICAV KBI Water Fund depuis plus de 20 ans déjà. Il se concentre sur les entreprises qui offrent des solutions pour une utilisation propre et À Dublin, en Irlande, le gestionnaire d’actifs KBI gère le fonds ICAV KBI Water Fund depuis plus de 20 ans déjà. Il se concentre sur les entreprises qui offrent des solutions pour une utilisation propre et économique de l’eau. Catherine Cahills cherche, dans le monde entier, des entreprises qui sont actives dans le secteur et répondent à ces critères. Dans cette interview, elle nous parle de l’eau : s’agit-il d’un investissement intelligent ou non ? La réponse dans les lignes qui suivent !

Quel est l’enjeu des investissements dans le secteur de l’eau ?

CATHERINE CAHILLS: « De nombreux facteurs structurels indiquent qu’il est payant d’investir dans l’eau. L’eau est rare, nous ne pouvons pas vivre sans elle et rien ne peut la remplacer. Là où il y a des gens, il faut impérativement de l’eau. Non seulement en tant que boisson et nécessité sanitaire, mais également pour les besoins de l’agriculture et de l’industrie. Au cours des 20 dernières années, la demande en eau propre a doublé tandis que l’offre diminue. Pour remédier à cette situation, de grands travaux d’infrastructure sont nécessaires. »

Le changement climatique a-t-il également un impact ?

CATHERINE CAHILLS: « Absolument. Certaines régions sont confrontées à de grandes sécheresses, tandis que d’autres connaissent des pluies de plus en plus abondantes qui augmentent la fréquence des inondations et des catastrophes naturelles. Le climat entraîne une gestion de l’eau de plus en plus complexe et délicate. »

Existe-t-il des entreprises s’occupant spécifiquement de problèmes tels que les inondations ou les feux de forêt ?

CATHERINE CAHILLS: « Nous investissons dans des entreprises comme Arcadis. Cette société néerlandaise d’ingénierie et de conseil travaille avec les gouvernements et les communautés locales pour augmenter la résilience de l’environnement à l’impact du changement climatique. »

Dans quels marchés investissez-vous concrètement ?

CATHERINE CAHILLS: « Les entreprises du secteur de l’eau peuvent être divisées en trois segments : infrastructure, services d’utilité publique et technologie. Nous investissons dans le traitement des eaux, le captage de l’eau, la réutilisation des eaux usées, la filtration, les services d’utilité publique et les opérateurs. Dans les régions riches du monde, les infrastructures sont souvent vétustes alors que dans les pays en développement, elles sont généralement inexistantes. »

Suite à la pandémie du coronavirus, les gouvernements du monde entier ont annoncé des investissements supplémentaires dans les infrastructures et les solutions durables. La demande devrait augmenter ?

CATHERINE CAHILLS: « Oui. Tant aux États-Unis, sous l’impulsion du président Biden, que dans l’UE, on s’apprête à investir des milliards dans les infrastructures. Mais des pays émergents tels que le Brésil et l’Inde sont prêts également à faire de considérables efforts. L’objectif est de créer un accès universel à l’eau propre via des millions de nouveaux raccordements, y compris dans les zones rurales. »

Investir dans l’eau, est-ce que c’est intéressant ?

CATHERINE CAHILLS: « Les actions de ce segment ont surperformé l’indice mondial (MSCI All Countries, dividendes nets inclus) depuis plus de deux décennies déjà. C’est la preuve que l’investissement dans l’eau est rentable. On peut donc les considérer comme des valeurs de croissance défensive. Ce qui est également intéressant pour l’investisseur : les services d’utilité publique bénéficient de revenus réguliers et récurrents. En outre, il est généralement stipulé dans le contrat que les rémunérations sont ajustées en fonction de l’inflation. »

Les actions du secteur de l’eau ne sont-elles pas surévaluées ?

CATHERINE CAHILLS: « Ces actions sont traditionnellement plus chères. Les actions du secteur de l’eau affichent une prime d’environ 20% par rapport au marché (MSCI All Countries). Mais aujourd’hui, on parle d’une petite réduction. Les actions sont cotées avec ‘seulement’ 18 fois les bénéfices attendus. »

Pouvez-vous citer quelques entreprises qui illustrent ce thème ?

CATHERINE CAHILLS: « Certainement. L’entreprise française Veolia, acteur majeur dans le secteur, est un exemple intéressant. Après un long bras de fer entre Veolia et son concurrent français Suez, un accord historique a été signé afin d’unir leurs forces. Outre les activités liées à l’eau dans le monde entier, le groupe joue également un rôle important dans le traitement des déchets. Nous pensons qu’il existe de nombreuses synergies. Les bénéfices augmenteront de manière significative.

Je citerai également Kurita Water Industries, au Japon. Cette entreprise dispose d’un département de chimie, concentré principalement sur le traitement de l’eau. Kurita construit des infrastructures hydriques complètes, internes aux entreprises, et gère elle-même le traitement de l’eau afin de fournir une eau parfaitement propre au client. La valeur de ces actions a augmenté. Nous n’évaluons donc pas seulement la qualité des entreprises, mais également ce que vous payez en tant qu’investisseur. Nous visons la meilleure valeur sur les deux plans. »

Vous voulez vous lancer dans l’investissement mais ne savez pas dans quel domaine investir ? L’eau potable est un exemple, mais les semi-conducteurs en sont un autre. Oui, les possibilités sont infinies et votre agent Crelan se fera un plaisir de vous conseiller. Trouvez ici un agent Crelan proche de chez vous.

Disclaimer : Les informations contenues dans cette publication constituent un commentaire général sur la situation financière actuelle et ne doivent pas être considérées comme un conseil ou une recommandation concrète en matière de produits financiers.