Pourquoi la construction et l'isolation écologiques ont une plus-value importante aujourd'hui

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La construction et la rénovation éco-énergétiques sont une solution aux factures d’énergie élevées et aux émissions massives de CO2. D’ici 2050, l’Europe vise 100% d’énergie durable. Les gouvernements et gestionnaires de réseau incitent aux investissements éco-énergétiques en octroyant de nombreuses primes. Alors pourquoi entendons-nous si peu parler de construction et de rénovation écologiques ? Elles sont saines, respectueuses de l’environnement et tournées vers l’avenir. Crelan a pris un petit café avec Jelle Louis de l’entreprise de construction durable De Radijs.

Jelle : « La construction écologique, ou éco-construction, n’est pas un nouveau concept. Il s’agit en réalité d’une construction économe en énergie, axée sur l’isolation et l’étanchéité à l’air, dans laquelle on choisit consciemment des matériaux naturels et des ressources intarissables. Ainsi, on profite non seulement d’une maison agréable, bien isolée, avec un confort thermique et acoustique élevé, mais on tient également compte de la planète et des générations futures. »

L’éco-construction serait donc plutôt destinée aux personnes engagées pour l’environnement ? Selon Jelle, c’est en partie vrai. « Par contre, maintenant que les prix de l’énergie sont si élevés, de plus en plus de gens prennent conscience qu’ils peuvent faire autrement. Et c’est une bonne nouvelle. »

La construction écologique suscite un intérêt croissant

Jelle : « L’intérêt pour la rénovation écologique est grandissant. Bien que certains acteurs se mobilisent pour former et informer les professionnels, il reste que les architectes, les entrepreneurs et les grossistes en matériaux de construction classiques connaissent encore trop peu les matériaux et techniques écologiques. Et comme ces connaissances ne sont pas acquises, elles ne peuvent pas non plus être transmises aux clients finaux. D’ailleurs, les personnes qui veulent construire de manière écologique font souvent leurs propres recherches. De nombreux éco-constructeurs sont des ‘auto-constructeurs’. Ils s’y mettent eux-mêmes, avec l’aide de fabricants de matériaux. »

La construction écologique, synonyme de confort

Jelle : « Souvent, les ‘maisons classiques’ sont froides, humides et résonnent. Jusqu’il y a peu, l’énergie était relativement bon marché. En hiver, nous chauffions nos maisons en masse au mazout et au gaz. Les radiateurs étaient placés sous les fenêtres, on chauffait partout où il faisait froid. Les gens ne savent pas réellement comment on vit dans une maison vraiment bien isolée : en réalité, on ne doit pratiquement pas la chauffer. J’aime comparer la maison au café. Une maison parfaitement isolée est comme un thermos parfaitement hermétique. Si le bouchon n’est pas bien vissé, il y a des fuites et une perte de confort. »

L’isolation, principal enjeu de la construction écologique

Jelle : « Pendant longtemps, on s’occupait de l’isolation au dernier moment, comme s’il s’agissait d’une finition. D’ailleurs, souvent les gens ne savent pas avec quel matériau leur maison a été isolée. Aujourd’hui encore, certaines personnes ne songent à l’isolation qu’une fois que tout a été peint. Pourtant, l’isolation fait partie du gros œuvre. Souvent, le menuisier, le couvreur ou l’occupant de la maison effectuent l’isolation à ce stade des travaux. Heureusement, de plus en plus d’entrepreneurs sont aujourd’hui spécialisés en isolation. »

Isoler un toit en une journée, c’est impossible

Jelle : « Il existe des primes et des incitants pour mieux isoler. Mais l’isolation ne fonctionne que quand on isole correctement. Et dans ce cas, il est impossible qu’une maison soit froide en hiver et trop chaude en été. Il n’y a que peu de contrôle de qualité sur l’isolation : on examine les normes qui concernent le certificat EPC et on ne va pas plus loin. Dans l’éco-construction, nous visons un tout autre niveau de qualité, qui fait toute la différence. »

Il y a parfois un monde entre ce qui fonctionne sur papier et les performances réelles

Jelle : « Mon activité est principalement centrée sur l’isolation, mais elle est bien sûr liée à la ventilation et au chauffage. Une bonne ventilation nécessite une bonne étanchéité à l’air, ce qui signifie un bon contrôle des flux d’air, sans fentes ni trous.

Pour mesurer si la ventilation est équilibrée, on mesure la valeur n50 via un test d’étanchéité de l’air (BlowerDoor) : on examine le nombre de changements de volume d’air interne par heure. Le résultat est exprimé par un chiffre CAH (renouvellement d’air par heure). Selon les normes Q-ZEN (Quasi Zéro Énergie), le taux CAH peut être de 3 à 4. Pour une maison passive, la valeur n50 doit être inférieure à 0,6 CAH. Un système de ventilation équilibré ne fonctionne bien qu’avec un taux maximum de 1 CAH. Donc, une nouvelle construction affichant le chiffre de 4 est parfaitement en ordre sur papier, mais en réalité, le chiffre 4 n’est pas concluant en termes de fonctionnement et de consommation. Ces normes (et mieux encore), nous les atteignons en éco-construction. »

Un grand confort et une petite facture d’énergie

Pour bien isoler sa maison, de manière agréable et saine, il existe des techniques et des matériaux naturels efficaces et éprouvés.

Jelle : « J’isole avec des matériaux naturels, pas avec des résidus pétrochimiques recyclés. On peut parfaitement isoler sa maison avec de la paille, du chanvre, de la laine de mouton, de la laine de bois ou de la cellulose de papier. On obtient ainsi une meilleure qualité, d’autant plus que les installateurs les manient avec un grand soin et de manière très précise. »

Quelques mythes cependant à propos de la construction écologique…

On dit que la construction écologique est chère.

Jelle : « C’est vrai qu’il y a un prix à payer, mais on ne peut pas comparer des pommes et des poires. Dans l’éco-construction, nous attachons beaucoup d’importance à la finition. Et cela se traduit par des performances optimales et une facture énergétique minimale.

Certaines personnes craignent également que la cellulose de papier ou autres matériaux naturels ne prennent feu facilement, s’affaissent ou attirent les souris. »

Jelle : « C’est faux. La cellulose de papier, par exemple, est soufflée sous une certaine pression d’air. Les éléments qui la constituent sont extrêmement serrés les uns contre les autres. Ils contiennent également du sel de bore : en cas d’incendie, ils vont réagir comme une poutre en bois. L’extérieur brûle et noircit, mais ne s’enflamme pas facilement, contrairement aux matériaux d’isolation pétrochimiques qui brûlent comme des torches et dégagent une fumée toxique. Quant aux souris… on les trouve dans n’importe quelle isolation. La seule chose qui est vraie, c’est qu’elles aussi ont une préférence pour les matériaux naturels. » (Rires)

Conseil de Crelan : on peut aussi se chauffer et enduire sa maison de manière écologique

L’isolation avec des matériaux naturels apporte clairement une valeur ajoutée. Mais vous pouvez aller plus loin. Vous pouvez également chauffer votre maison avec un poêle de masse et utiliser un chauffe-eau solaire pour l’eau. Et saviez-vous que vous pouvez aussi enduire les murs intérieurs de certaines pièces avec de l’argile ? La terre est un matériau vivant qui réagit à l’humidité de l’air : elle régule le climat intérieur et vous débarrasse des mauvaises odeurs.

Plus d’infos sur la construction et la rénovation écologiques ? Rendez vous sur https://www.ecoconso.be/fr/content/la-construction-et-la-renovation-ecologiques et sur https://www.belgium.be/fr/logement/construire_et_renover/primes.

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La rénovation écologique, axée sur l’isolation et les matériaux naturels, est une chose. Mais on peut aussi prendre d’autres mesures en optimalisant sa consommation d’eau. Cet article fournit 5 conseils pour économiser l’or bleu.

Disclaimer : Les informations contenues dans cette publication constituent un commentaire général sur la situation financière actuelle et ne doivent pas être considérées comme un conseil ou une recommandation concrète en matière de produits financiers.