Investir rapporte : “Même en temps de crise, il y a des opportunités”

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Ces derniers mois ont été mouvementés pour les investisseurs. La crise, néanmoins, a aussi créé des opportunités. “Ceux qui ont continué à investir pendant le confinement en récoltent aujourd’hui les fruits”, dit Yves Van Campenhout, agent Crelan à Kalmthout.

En mars, la crise COVID s’est brutalement déclenchée. Voilà qui promettait également des turbulences à la bourse. Ou peut-être pas ? Au cours de cet entretien avec l’expert Yves Van Campenhout de Kalmthout, nous avons approfondi plusieurs sujets : les conséquences du corona pour les investisseurs, la façon dont la prise de risque à long terme est récompensée et la raison pour laquelle les jeunes sont plus enclins à investir depuis le début de la crise du coronavirus.

Lorsque la crise COVID a éclaté en mars, les cours de la bourse ont dégringolé. Avez-vous observé des signes de panique chez vos clients investisseurs  ?

YVES VAN CAMPENHOUT « Absolument pas. Nos clients savent qu’à un moment ou à un autre, ils se trouveront face une baisse des cours. Dès le premier entretien avec eux, nous veillons à les y préparer, en leur présentant les rendements et graphiques précédents de nos fonds. En 2008, nous avons dû affronter une chute de longue durée. Pendant la crise actuelle, les cours ont connu une chute fulgurante, mais la situation s’est rétablie en grande partie dès le mois de juin.

Le déroulement d’une prochaine crise boursière est imprévisible. Mais nous pouvons être sûrs qu’elle aura lieu. Nos clients savent que les baisses des cours font partie de l’équation et qu’ils ne doivent jamais investir l’argent dont ils ont besoin à court terme.”

Et donc, à long terme, la prise de risque est récompensée ?

VAN CAMPENHOUT  » Exactement. Les investisseurs qui, dans les meilleurs moments comme dans les pires, restent fidèles à leur stratégie seront finalement récompensés. D’ailleurs, certains thèmes d’investissement ont gardé le cap, malgré tout, cette année. C’est pourquoi nous plaidons toujours pour une diversification suffisante. Parce que, même dans les moments difficiles, il y a toujours l’un ou l’autre investissement qui reste plus performant.  »

On s’est aperçu qu’aux États-Unis, pendant la crise, de nombreux jeunes adultes se sont orientés vers la bourse. Avez-vous également observé ce phénomène ?

“C’est une tendance que nous observons depuis plus longtemps déjà. Elle n’est pas exclusivement liée à la crise corona, mais également au développement de l’internet. Investir est devenu plus simple. On trouve des informations partout et, via des applications, on peut investir en quelques clics.

Nous remarquons cependant que le conseil personnel reste important. Les investisseurs débutants trouvent de nombreuses informations contradictoires sur internet. D’une part, ils sont attirés par les sites internet qui annoncent de hauts rendements et d’autre part, ils peuvent lire les prédictions de l’un ou l’autre gourou sur l’imminence d’un krach….

Les investisseurs qui assurent eux-mêmes la gestion de leur portefeuille doivent suivre et décider tout seuls. Et ce n’est pas aussi simple qu’on ne le pense. Nous remarquons que beaucoup de gens sont contents de pouvoir compter sur nos conseillers en investissement. Ces derniers, qui maîtrisent parfaitement leur domaine, savent en effet guider les investisseurs quand ceux-ci doutent. Nous avons plus de 30 ans d’expérience et nous sommes donc bien placés pour accompagner nos clients, y compris dans les moments difficiles. Ce qui est largement apprécié.”

Que conseillez-vous aux personnes qui ont constitué une réserve d’épargne pendant la crise corona ?

VAN CAMPENHOUT “Tout dépend de la situation. Certaines personnes disposent d’un montant important sur leur compte épargne parce qu’ils ont dû postposer leurs projets à cause du virus : un beau voyage, un mariage, une rénovation,… Cet argent-là, ils vaut mieux le laisser sur le compte épargne. Car nous pouvons espérer que nous aurons l’occasion de concrétiser nos projets d’ici un an.

Cela dit, il y a aussi des gens qui ont touché des sommes importantes. Par exemple, via une assurance-groupe ou grâce à la vente d’un bien immobilier. Nous évaluons au cas par cas. Ces personnes ont-elles besoin de cet argent pour un autre projet ? Pour une donation aux enfants ? Ou peuvent-ils temporairement se passer (d’une partie) de cet argent ? Dans ce dernier cas de figure, nous leur conseillons généralement de commencer à investir, en tenant compte de leur profil de l’investisseur.”

Que conseillez-vous aux investisseurs débutants ?

”De commencer petit. Si vous avez 5.000 € à investir, ne versez pas d’emblée la totalité de la somme. Investissez plutôt une partie tous les mois, car il se peut que les cours aient baissé le mois suivant.

Pendant le confinement également, il était important de continuer à investir, pour ne pas céder à la panique initiale de la mi-mars. Nous répétons souvent à nos clients de ne pas se laisser impressionner par la baisse des cours. Quand les cours sont bas, vous recevez plus de parts en échange de votre argent. Ce qui, à terme, offre un meilleur rendement.”

Envie d’en savoir plus à propos de l’effet corona sur la bourse ? Regardez pourquoi les fonds d’investissement durables ont la cote, aujourd’hui plus que jamais..

Pourquoi les gens hésitent-ils à investir ?

VAN CAMPENHOUT

“Le manque de connaissance, la peur de l’inconnu…

Souvent, on se laisse influencer par les mauvaises expériences de notre entourage. Pourtant, ces expériences ne signifient pas grand-chose si l’on ne dispose pas de tous les éléments : ces personnes ont-elles suffisamment diversifié leurs investissements ? Ou ont-elles paniqué et tout vendu au mauvais moment ?

Voilà encore une raison pour laquelle nous conseillons de commencer petit. C’est une bonne façon de dépasser ses appréhensions.  Ce que nous souhaitons, c’est que les gens puissent s’essayer à l’investissement avant de décider si, oui ou non, c’est une chose qui leur convient.”

Investir quand on a plus de 60 ans, est-ce une bonne idée ?

VAN CAMPENHOUT “Certainement ! On n’arrête pas d’investir à 60 ni à 70 ans. L’argent dont nos clients ont besoin dans les deux ans, nous le mettons systématiquement de côté, en toute sécurité. Par contre, le capital dont les gens savent se passer plus longtemps, ils peuvent franchement l’investir. Mais curieusement, les investisseurs ont souvent tendance à sous-estimer leur horizon d’investissement. Mon grand-père a atteint l’âge de 99 ans. Après l’âge de la retraite, il a pu faire fructifier son portefeuille d’investissement pendant 30 ans encore. Pour les investisseurs un peu plus séniors, un portefeuille diversifié avec un niveau de risque plus faible est une bonne solution. De cette façon, leur argent peut continuer à fructifier tandis que la fluctuation des cours est lissée sur le long terme. S’ils n’ont plus besoin de cet argent plus tard, leurs enfants et petits-enfants pourront encore en profiter. »

Disclaimer : Les informations contenues dans cette publication constituent un commentaire général sur la situation financière actuelle et ne doivent pas être considérées comme un conseil ou une recommandation concrète en matière de produits financiers.